Forum des Cuivres

Bonjour à tous,
je pratique l'euphonium depuis environ 9 ans, malgré une bonne technique, le son qui sort de mon instrument reste mon principal souci
Mon prof dit que j'ai gardé le son quand j'ai commencé à 6 ans mais malgré ces nombreux conseils pas moyen de m'améliorer. Mon son est peu puissant et manque de largeur, après de nombreux exercices de buzz, j'ai l'impression que tout l'air que j'expire n'est pas transformé en vibrations, il en sort donc de l'instrument un mélange d'air et de vibrations. J'ai donc besoin de votre oreille extérieur, si vous aviez quelques conseils et exercices. Merci d'avance

Bon même si je ne suis pas forcément qualifié, je me colle à une réponse, contestable, peut-être...

A mon humble avis ce qui se passe au niveau des lèvres n'est que le résultat de ce qui se passe avant, c'est à dire de la "soufflerie" et surtout de son origine, le plus bas possible au niveau de l'abdomen et des côtes flottantes (inspiration au plus bas puis souffle en appui sur le diaphragme, en relâchant la 'baudruche' plutôt qu'en la serrant et pensant à l'image de souffler large et pas 'pointu', vers l'avant); pour que çà sonne, évidemment, il faut tout de même un masque ferme (mais pas crispé) et une ouverture de lèvres minimale qui vient normalement sans y penser sous la pression de l'air venant du bas (sans crispation non plus). Gaffe aussi à ne pas contracter le gorge qui devient un obstacle et, avec la grosse embouchure, économiser l'air (çà c'est mon problème avec le trombone). Un autre image donnée par Malte Burba, trompettiste et tromboniste : l'abdomen peut être comparé à un ballon de baudruche et sa sortie aux lèvres. Une fois le ballon gonflé, lorsqu'on relâche les doigts c'est la pression venant du ballon qui fait vibrer le tuyau de sortie (= les lèvres) Effet Bernouilli, je crois.

En espérant que ces quelques pistes te permettent de trouver ta voie.. Mais puisque tu as un prof, ne serait-ce pas à lui, qui te voit et t'entend, de te donner des pistes. Apprendre à souffler par écrit n'est pas évident, de mon point de vue.

Il y a peut-être quelque chose à puiser dans ces vidéos (que je m'en vais d’ailleurs revoir, çà ne fera pas de mal : cent fois sur le métier...) :
1) https://www.youtube.com/watch?v=mIHcq1rnD3k
2) https://www.youtube.com/watch?v=wX3EXlLXvy4
3) https://www.youtube.com/watch?v=O5iz8Lcbnr8

Est ce que tes epaules bouge quand tu joues ? si c'est le cas c'est que tu as une respiration poitrinale et non abdominale comme la décrit Miko , ton probleme peut venir de la .
Lionel

lionel57 a écrit :Est ce que tes epaules bouge quand tu joues ? si c'est le cas c'est que tu as une respiration poitrinale et non abdominale comme la décrit Miko , ton probleme peut venir de la .
Lionel

Merci Lionel; ta question éclaire les choses. En effet, en me relisant ce matin, je me rends compte que j'ai mis la charrue avant les bœufs en essayant d'expliquer ce qu'il faut essayer de faire, mais sans dire clairement ce qu'il faut éviter.

Miko a écrit :A mon humble avis ce qui se passe au niveau des lèvres n'est que le résultat de ce qui se passe avant, c'est à dire de la "soufflerie" et surtout de son origine, le plus bas possible au niveau de l'abdomen et des côtes flottantes

Tout à fait d'accord. Voici mes "trucs" pour ouvrir la gorge et en dessous :
* Se tenir droit, baisser les épaules, ouvrir les cotes flottantes
* Penser qu'on souffle de l'air chaud comme si on voulait faire de la buée contre une vitre
* chanter la note (sans les cordes vocales) le plus rondement possible avec le plus d'harmonique possible (comme les divas à l'opéra)
* reculer la tête et ne pas la lever, rentrer la nuque dans les épaules
* mettre une ceinture sous les bras juste sous les épaules et essayer de l'écarter en faisant des poses de son
* s'imaginer en train de bailler : tout s'écarte, tout s'ouvre

Bien sûr tout ça ne sert à rien si la pression ne vient pas du plus bas du ventre (imaginer qu'on a une plaque de métal 5 cm en dessous du nombril qui pousse vers l'intérieur et vers le haut quand on expire (comme pour l'exercice de la buée sur la vitre).

Ça a très bien marché pour moi.

Merci pour tout ces conseils, effectivement on m'a souvent fait la remarque de prendre mon air trop haut mais je n'y faisais guère attention, je vais essayé d'améliorer ça et je vous redis bientôt ce que j'en pense.

Rectifier une mauvaise habitude n'est pas chose facile, mais çà vaut le coup d'essayer de "gonfler la baudruche" du bas. Il faut peut-être déjà pratiquer régulièrement sans l'instrument, histoire de commencer à intégrer le processus afin qu'il devienne progressivement inconscient et automatique.

Malte Burba qui a publié une méthode "très méthodique" dit qu'il faut environ trois mois (avec des hauts et des bas) à raison d'une demi-heure par jour de travail concentré, pour que le subconscient intègre parfaitement la nouvelle habitude. J'avoue que je n'ai jamais été aussi méthodique, mais pour avoir vu jouer des musiciens qui ont travaillé sérieusement la méthode, çà apporte beaucoup. A noter que la question de la respiration dans cette méthode n'est que la première étape...

Pour moi, ton problème peut avoir plusieurs explications.

La première est que ton Embouchure est trop tendue.
La seconde que ton embouchure est mal placée (on doit la placer à l'endroit où ça vibre le mieux, pas où on se sent le mieux)
La troisième est que tu as une Embouchure "souriante".
La quatrième est que ton corps est trop tendu, et dans ce cas, tu ne peux pas résonner.
La cinquième est que tu n'as aucune conception du son que tu veux avoir, et çà aussi c'est primordial.

Il y a de nombreux outils et petits exercices qui pourraient t'aider à t'améliorer assez facilement.
Didgeridoo, spirometre, ou cd de grands musiciens par exemple.

Éric

Miko a écrit :Malte Burba qui a publié une méthode "très méthodique" dit qu'il faut environ trois mois (avec des hauts et des bas) à raison d'une demi-heure par jour de travail concentré, pour que le subconscient intègre parfaitement la nouvelle habitude.

Moi il m'a fallu un an en travaillant très sérieusement, soutenu par un cours d'un élève de Robert PICHAUREAU par semaine.
La technique a été la suivante :
* prendre l'habitude de ne souffler que de l'air chaud (dents écartées lèvres serrées) comme quand on fait de la buée sur une vitre (l'air chaud ne peut venir que du bon endroit : du plus bas du ventre)
* se vider (poses de son) jusqu'à plus d'air puis bloquer quelques secondes jusqu'à que le corps demande de l'air à tout prix et que la baudruche se remplisse seule sans l'aider surtout.

Ça a l'air tout con mais dès qu'on ajoute quelque chose à ça (lecture de partition, justesse, rythme, détaché, écoute, ...), on se déconcentre et on recommence à jouer sur la gueule...

Le mieux est d'y penser toute la journée, pour recommencer à utiliser la respiration naturelle dans la vie de tous les jours, comme à notre naissance. En plus ça détend, ça déstresse...

Et ces exercices avec la trompette on un effet bénéfique : une heure (avec les pauses obligatoires dès qu'on sent qu'on fatigue, à ne jamais oublier) de cet exercice équivaut à 3h de Yoga.

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Sinon tout à fait d'accord avec le dernier message d'Éric, notamment sur le digeridoo.